Qu'est-ce qu'un nicolaïte ?

Ap 2:6 (S21) Cependant, tu as ceci pour toi : tu détestes les œuvres des Nicolaïtes, tout comme je les déteste, moi aussi.

Qui étaient-ils ? Nous ne savons rien d’eux en dehors de ce verset et d'Ap 2:14-15.

Le mot vient du nom Nicolas. Le seul Nicolas connu dans le NT est nommé en Ac 6.5 ; prosélyte d’Antioche qui fut choisi avec d’autres par l’assemblée pour être diacre, chargé de la distribution de la nourriture aux veuves.

Les nicolaïtes étaient donc des chrétiens qui suivaient l’enseignement d’un certain Nicolas (pas forcément celui d’Ac 6) et qui s’en référaient à lui pour leur pratique.

Ce que le Seigneur hait, ce sont leurs œuvres et non les gens de ce parti.

Le problème des partis, ou sectes selon (1Co 11.9 ; Ga 5.20 ; 2Pi 2.1) c'est qu’ils s’accrochent à l’interprétation qu’un homme fait de la parole de Dieu, avec les pratiques qui en résultent, et qu’ils refusent tout ce qui pourrait contredire cette doctrine. Ils la défendent et la promeuvent même après que l’initiateur soit mort. On a beau leur démontrer bibliquement qu’ils se trompent sur certains points, ils refusent de se remettre en question et n’écoutent pas vraiment ce qui leur est opposé. C’est cette manière d’agir, entre autres, que le Seigneur déteste. Ils finissent par se retrouver, eux et tous ceux qui les écoutent, dans la même situation que ceux à qui Jésus disait :

Jn 8:43  Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage ? Parce que vous ne pouvez écouter ma parole.

Jn 5:43  Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez.

Jn 10 :26  Mais vous ne croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis.

Jn 12:39-40  Aussi ne pouvaient-ils croire, parce qu’Esaïe a dit encore : Il a aveuglé leurs yeux ; et il a endurci leur cœur, De peur qu’ils ne voient des yeux, Qu’ils ne comprennent du cœur, Qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse.

Mt 23:13  Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; vous n’y entrez pas vous-mêmes, et vous n’y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer.

On le voit aujourd'hui encore avec les calvinistes, darbystes, luthériens et tant d’autres, qui par leurs doctrines justifiant de ne plus croire aux promesses de bénédictions divines pour notre vie terrestres, non seulement s’en privent mais encore en privent tous ceux qui voudraient en bénéficier. Pour illustrer cela je prendrais simplement les promesses de guérisons faites par Jésus pour authentifier son message auprès de ceux qu’il appelle (Mc 16.17-20). Ils refusent de les croire, disent que le temps des dons spirituels comme celui des guérisons ou des miracles dont parle 1Co 12 s’est terminé à la fin de la rédaction du NT et l’enseignent à qui veut les entendre, les privant et se privant eux-mêmes ainsi de cette grâce de voir le Seigneur agir miraculeusement pour eux.

C'est là un signe marquant des nicolaïtes et de leurs descendants actuels : ils s’en réfèrent au nicolaïsme et le défendent comme si c'était l’enseignement de Jésus. Pour eux le nicolaïsme est le christianisme authentique. Leur Nicolas est ou était un grand serviteur de Dieu, faisant ou ayant fait en son temps une œuvre admirable pour le Seigneur. Ils pensent qu’il ne peut pas s’être trompé et mettent un point d’honneur à défendre et à promouvoir sa doctrine même s’ils reconnaissent parfois quelques inexactitudes et acceptent quelques petits changements sur des détails mais jamais sur le fondement. Ils parlent constamment d’autorité de la bible comme seule autorité en matière de foi mais c'est l’interprétation qu’en fait leur chef de file qui compte et qui passe au-dessus même des déclarations de Jésus les moins sujettes à interprétation. Par ex, plusieurs passages montrent que Jésus est mort pour tous (2Co 5.14-15 ; He 2.9), pour tous les êtres humains (1Ti 2.4 ; 4.10 ; Ti 2.11) mais les calvinistes soutiennent obstinément qu’il n’est mort que pour les élus alors qu’aucun passage ne soutient cela.

Nicolas le prosélyte d’Antioche devenu diacre s’occupait de nourrir les veuves ; des femmes privées de leurs époux et restées seules.

On peut y voir une allégorie : les veuves représentent ces chrétiens qui ne font plus partie de l’épouse de Christ parce qu’ils se sont éloignés de lui, n’ont plus de communion avec lui et ont besoin que quelqu'un le remplace pour leur donner leur nourriture spirituelle. S’ils n’avaient pas été honnêtes, les diacres d’Ac 6 auraient pu profiter de la situation pour tirer des avantages de ces veuves. Combien de chefs, réellement doués par le Seigneur, ont profité de leur position pour abuser de ceux que le Seigneur leur avait confiés ? Paul en avertissait déjà les anciens d’Ephèse en Ac 20.29-30 et nous sommes ici dans la lettre qui concerne cette église.
Quiconque cherche sa nourriture spirituelle auprès d’un homme de Dieu avant de la chercher auprès de Jésus-Christ est un nicolaïte.

À quoi reconnait-on que nous ne sommes pas des nicolaïtes ?

1) Quand nous rejetons tout enseignement, même du serviteur de Dieu que nous avons le plus admiré, lorsque celui-ci ne correspond pas à ce que nous comprenons nous-mêmes du NT.

2) Quand nous nous positionnons fermement pour ce dont nous avons été convaincu par notre compréhension envers nos anciens compagnons nicolaïtes. C'est à dire quand nous préférons la compagnie de Jésus à la leur.

Dès que nous comprenons quelque chose différemment du groupe dont nous faisons partie, nous devons en parler en s’appuyant sur la force que Jésus-Christ communique à ceux qui veulent exalter la vérité. Ils ne seront évidemment pas d’accord et avanceront des arguments. Nous devons les écouter, les analyser, demander au Seigneur la vérité pour se forger une opinion ferme avec Jésus, être toujours prêt à revenir sur nos déclarations si nous réalisons nous être trompé mais ne jamais faire de concession à la vérité telle que nous en sommes convaincus.

3) Quand nous acceptons finalement d’être rejeté si c'est ce qu’ils nous font. On ne s’en portera que mieux car il vaut mieux entrer dans le royaume de Dieu seul qu’aller avec tout un groupe dans les ténèbres du dehors.